Ce genre de clique est partout. À La Journée est Encore Jeune, cette clique est celle de JP Wauthier et de ses amis précieux sans cesse name-droppés: Louis-José, Louis Morrissette, Louis-jean et sa princesse présomptueuse Rebecca 'HÉ! je suis ici' Mackonnen.
Ces temps-ci, cette clique (la 2ieme en importance au Qc après celle de Vero et Guy A) vante les mérite de prendre des bains froids, préférablement de votre chalet-tendance quelque part dans une région bien en vue. Évidemment, et surtout, Franchement!
"Allez, prenez un bain froid, pauvre peuple, pour redécouvrir vos sens et esprits". Le gaspillage d'eau, on n'en parlera pas.
Le parallèle monarchique est divertissant mais c'est pourtant très démocratique: comme spectateur. Quand nous choisissons d'écouter une émission, nous votons. NOUS avons élu cette élite, nous l'avons choisie avec nos choix d'écoute.
Quand une émission n'a pas de votes, elle passe au hachoir. Cette élite a prouvé qu'elle intéressait les gens. Et si la télé l'invite sans cesse, c'est que le public est au rendez-vous quand les membres de l'élite sont présents. C'est ça que les gens (du moins ceux qui regardent la télé) veulent voir.
Je repense à une certaine émission (que je ne nommerai pas) où chaque épisode est axé autour d'un seul invité. Quand l'invité est une vedette populaire, les cotes d'écoute sont très bonnes. Quand c'est un intellectuel, un artiste émergent ou un expert en son domaine, les cotes d'écoute sont... faméliques. Avec la même émission, on voit directement l'impact qu'a le choix de l'invité sur l'intérêt du bon peuple. Et comme les diffuseurs ont une pression de performance, à la saison suivante, la production a pivoté et s'est mise qu'à n'inviter des vedettes. Résultat: une amélioration globale de ses performances, qui a fait que l'émission a pu continuer.
On peut être cynique: reste que le peuple, celui qui regarde la télé, préfère les émissions de vedettes. On continue de le prouver encore et encore.
C’est sûr que dans un monde idéal, un média de masse comme la télévision ne devrait pas avoir à choisir entre « guidounerie » et « pertinence ».
Investir autant d’argent, de ressources et d’efforts dans ce mode de communication de masse à l’influence énorme devrait servir à quelque chose d’utile. Hélas, nous ne vivons pas dans un monde idéal. Il faut que ça pogne, l’affaire, c’est tout ce qui compte. Il faut vendre de la pub. C’est pour ça que ça existe. Qu’est ce qu’on peut faire de moins cher possible pour atteindre cet objectif? Voilà: on met des vedettes. C’est zéro risque, maximum retombées.
À la longue, on fabrique un univers en vase clos qui se nourrit de lui-même, mais c’est pas grave : ça marche.
Le peuple « votait » pour la monarchie, by the way, en croyant en sa splendeur et en étant passivement fascinée par tous ces hommes et femmes investis d’un pouvoir divin. C’était une fiction qui a marché des siècles durant sans susciter de révolte!
Était-ce un système pertinent? Je ne pense pas.
*
J’ai tellement hâte qu’un gouvernement, un jour, ait le courage de retirer la publicité de l’équation dans le concept raté de télé publique qu’est Radio-Canada, juste pour voir quels choix on ferait, s’il n’y avait pas de cotes d’écoute monstre à générer, si l’intérêt public était la seule donnée à considérer, qu’est-ce qu’on s’inventerait comme télé?
On n’y est pas. Je ne pense pas que ça arrivera un jour.
Le problème de la solution pad’pub, c’est qu’elle permettrait, comme tu l’envisages, de faire des choix de pertinence sociale, et de miser plus souvent hors de la boîte de sucreries. Mais comme les gens aiment les sucreries, les spectateurs migreraient en grand nombre vers les ailleurs plus glamour. Et la baisse prévisible de l’écoute entraînerait les politiciens à remettre sans cesse en question la pertinence de verser des centaines de millions dans un outil de diffusion qui ne rejoindrait que 4 ou 5 pour cent de l’auditoire. Résultat, avec moins de fric en support, plus moyen de produire les coûteuses Enquête, Découverte et autres Une Heure sur Terre (déja fluschée, du reste, pour cette raison, justement). En bref, il faut peut-être accepter que ce tribut payé aux élites populaires soit une concession nécessaire pour offrir aussi, parfois, dans les interstices, une télé de qualité.
Bons points cher Pierre! J'étais en train de te répondre, j'en étais à quasiment 1000 mots... Je pense que j'ai de la matière pour une prochaine chronique.
Mais oui, il y a actuellement un énorme dilemme autour de Radio-Canada et de la concurrence déloyale qu'elle livre à une industrie (les médias électroniques privés) qui perdent des plumes chaque trimestre.
On a affaire, qu'on le veuille ou non, à un petit rouleau compresseur... qu'il faut protéger.
Ma réflexion évolue sur ce sujet, et si on veut avoir une diversité des voix dans notre industrie des médias, il va peut-être falloir repenser le fonctionnement complet de ce média public.
Pourquoi pas, et là je lance une idée complètement folle, un producteur public? On finance publiquement des documentaires, des émissions d'affaires publiques, des émissions de grandes enquêtes ou de journalisme international, et ces productions sont diffusées sur les antennes privées ou les autres canaux qui existent ou qui vont exister dans le futur.
Au fond, de quoi on a besoin : de bons contenus, pas de tuyaux!
Je ne voudrais pas éterniser cette conversation (fort intéressante, certes, mais tu as d’autres chats à caresser) mais je te souligne que les plateformes de partage de contenu (plus souvent appelées « médias sociaux », malgré le fait qu’elles ne font pas de médiation et qu’elles encouragent l’individualisme plus que la socialisation) prétendent n’être que des tuyaux… alors qu’on découvre rapidement que leurs algorithmes contrôlent ce qui est visible. Si on laisse au privé la responsabilité du menu, pas sûr que les meilleurs plats soient beaucoup consommés. Et un producteur public découvrira vite (avec raison) l’importance d’avoir son propre canal de diffusion.
Comme on impose aux chaînes privées des quotas de minutes d’information ou de chansons en français, on pourrait faire la même chose ici pour la diffusion pour un contenu de service public, en échange d’une certaine gratuité de ce contenu. Le problème de l’encadrement des médias sociaux est réel, cela dit, et l’État doit s’enlever les doigts de dedans le nez rapidement. le CRTC, c’est son travail.
Ce genre de clique est partout. À La Journée est Encore Jeune, cette clique est celle de JP Wauthier et de ses amis précieux sans cesse name-droppés: Louis-José, Louis Morrissette, Louis-jean et sa princesse présomptueuse Rebecca 'HÉ! je suis ici' Mackonnen.
Ces temps-ci, cette clique (la 2ieme en importance au Qc après celle de Vero et Guy A) vante les mérite de prendre des bains froids, préférablement de votre chalet-tendance quelque part dans une région bien en vue. Évidemment, et surtout, Franchement!
"Allez, prenez un bain froid, pauvre peuple, pour redécouvrir vos sens et esprits". Le gaspillage d'eau, on n'en parlera pas.
Et la Mackonnen de s'exclamer d'un rire niais
On sent que vous êtes un fan!
Le parallèle monarchique est divertissant mais c'est pourtant très démocratique: comme spectateur. Quand nous choisissons d'écouter une émission, nous votons. NOUS avons élu cette élite, nous l'avons choisie avec nos choix d'écoute.
Quand une émission n'a pas de votes, elle passe au hachoir. Cette élite a prouvé qu'elle intéressait les gens. Et si la télé l'invite sans cesse, c'est que le public est au rendez-vous quand les membres de l'élite sont présents. C'est ça que les gens (du moins ceux qui regardent la télé) veulent voir.
Je repense à une certaine émission (que je ne nommerai pas) où chaque épisode est axé autour d'un seul invité. Quand l'invité est une vedette populaire, les cotes d'écoute sont très bonnes. Quand c'est un intellectuel, un artiste émergent ou un expert en son domaine, les cotes d'écoute sont... faméliques. Avec la même émission, on voit directement l'impact qu'a le choix de l'invité sur l'intérêt du bon peuple. Et comme les diffuseurs ont une pression de performance, à la saison suivante, la production a pivoté et s'est mise qu'à n'inviter des vedettes. Résultat: une amélioration globale de ses performances, qui a fait que l'émission a pu continuer.
On peut être cynique: reste que le peuple, celui qui regarde la télé, préfère les émissions de vedettes. On continue de le prouver encore et encore.
C’est sûr que dans un monde idéal, un média de masse comme la télévision ne devrait pas avoir à choisir entre « guidounerie » et « pertinence ».
Investir autant d’argent, de ressources et d’efforts dans ce mode de communication de masse à l’influence énorme devrait servir à quelque chose d’utile. Hélas, nous ne vivons pas dans un monde idéal. Il faut que ça pogne, l’affaire, c’est tout ce qui compte. Il faut vendre de la pub. C’est pour ça que ça existe. Qu’est ce qu’on peut faire de moins cher possible pour atteindre cet objectif? Voilà: on met des vedettes. C’est zéro risque, maximum retombées.
À la longue, on fabrique un univers en vase clos qui se nourrit de lui-même, mais c’est pas grave : ça marche.
Le peuple « votait » pour la monarchie, by the way, en croyant en sa splendeur et en étant passivement fascinée par tous ces hommes et femmes investis d’un pouvoir divin. C’était une fiction qui a marché des siècles durant sans susciter de révolte!
Était-ce un système pertinent? Je ne pense pas.
*
J’ai tellement hâte qu’un gouvernement, un jour, ait le courage de retirer la publicité de l’équation dans le concept raté de télé publique qu’est Radio-Canada, juste pour voir quels choix on ferait, s’il n’y avait pas de cotes d’écoute monstre à générer, si l’intérêt public était la seule donnée à considérer, qu’est-ce qu’on s’inventerait comme télé?
On n’y est pas. Je ne pense pas que ça arrivera un jour.
Le problème de la solution pad’pub, c’est qu’elle permettrait, comme tu l’envisages, de faire des choix de pertinence sociale, et de miser plus souvent hors de la boîte de sucreries. Mais comme les gens aiment les sucreries, les spectateurs migreraient en grand nombre vers les ailleurs plus glamour. Et la baisse prévisible de l’écoute entraînerait les politiciens à remettre sans cesse en question la pertinence de verser des centaines de millions dans un outil de diffusion qui ne rejoindrait que 4 ou 5 pour cent de l’auditoire. Résultat, avec moins de fric en support, plus moyen de produire les coûteuses Enquête, Découverte et autres Une Heure sur Terre (déja fluschée, du reste, pour cette raison, justement). En bref, il faut peut-être accepter que ce tribut payé aux élites populaires soit une concession nécessaire pour offrir aussi, parfois, dans les interstices, une télé de qualité.
Bons points cher Pierre! J'étais en train de te répondre, j'en étais à quasiment 1000 mots... Je pense que j'ai de la matière pour une prochaine chronique.
Mais oui, il y a actuellement un énorme dilemme autour de Radio-Canada et de la concurrence déloyale qu'elle livre à une industrie (les médias électroniques privés) qui perdent des plumes chaque trimestre.
On a affaire, qu'on le veuille ou non, à un petit rouleau compresseur... qu'il faut protéger.
Ma réflexion évolue sur ce sujet, et si on veut avoir une diversité des voix dans notre industrie des médias, il va peut-être falloir repenser le fonctionnement complet de ce média public.
Pourquoi pas, et là je lance une idée complètement folle, un producteur public? On finance publiquement des documentaires, des émissions d'affaires publiques, des émissions de grandes enquêtes ou de journalisme international, et ces productions sont diffusées sur les antennes privées ou les autres canaux qui existent ou qui vont exister dans le futur.
Au fond, de quoi on a besoin : de bons contenus, pas de tuyaux!
Je ne voudrais pas éterniser cette conversation (fort intéressante, certes, mais tu as d’autres chats à caresser) mais je te souligne que les plateformes de partage de contenu (plus souvent appelées « médias sociaux », malgré le fait qu’elles ne font pas de médiation et qu’elles encouragent l’individualisme plus que la socialisation) prétendent n’être que des tuyaux… alors qu’on découvre rapidement que leurs algorithmes contrôlent ce qui est visible. Si on laisse au privé la responsabilité du menu, pas sûr que les meilleurs plats soient beaucoup consommés. Et un producteur public découvrira vite (avec raison) l’importance d’avoir son propre canal de diffusion.
Comme on impose aux chaînes privées des quotas de minutes d’information ou de chansons en français, on pourrait faire la même chose ici pour la diffusion pour un contenu de service public, en échange d’une certaine gratuité de ce contenu. Le problème de l’encadrement des médias sociaux est réel, cela dit, et l’État doit s’enlever les doigts de dedans le nez rapidement. le CRTC, c’est son travail.
Comme disait l'autre: ''Les grands ne sont grands que parce que nous somme à genoux; levons-nous'' (de sur le sofa)!
La Boétie étant l’autre en question; c’est bien vrai!