Le samedi 27 avril 2024
Petite victoire cette semaine : j’ai réussi à faire mes 10 000 pas par jour pendant 100 jours consécutifs.
Depuis le 15 janvier, qu’il neige, qu’on gèle, qu’il vente ou qu’il pleuve, je me fais un devoir d’aller user les trottoirs du quartier.
Ça fait combien, en kilomètres, 10 000 pas? Ça dépend de l’enjambée, j’imagine. Dans mon cas, entre 6 et 6,5 km. C’est comme aller du marché Jean-Talon à l’UQÀM. Ou, pour mes lecteurs(-trices) de Valcourt : du Brandy Creek à la piste du Grand prix de Ski-Doo.
*
Bilan après 100 jours : la marche est officiellement devenue mon moyen préféré de donner un break au hamster dans ma tête.
Bon, les quelque quinze à vingt premières minutes de marche, le hamster est encore pas mal sur son élan. Il faut persister, car vient inévitablement ce moment magique où une première pensée s’égare… Quelque chose nous passe sous le nez, qui nous fait penser à un truc, et on est rendu ailleurs. On entre en mode shuffle. Une idée surgit, une solution apparaît, une réflexion fait son intéressante. On se recentre au milieu de tout ça.
La marche, c’est une méditation en mouvement.
Le sport pour les nuls
Petite victoire, car c’est peut-être aussi la première fois de ma vie que je me lance dans un sport sans tout lâcher après quelques lamentables tentatives.
J’aurais été un grand sportif, sans doute, si je n’avais pas été aussi proverbialement paresseux. Si, pour pratiquer un sport, il faut se déplacer dans un gym, payer un abonnement, prévoir des vêtements de rechange et une bouteille d’eau, se souvenir de la combinaison d’un cadenas et télécharger une app pour suivre ses kilojoules, je décroche.
En fait, j’ai déjà décroché à « se déplacer dans un gym ».
La préparation pour la marche, ça se résume à attacher ses souliers. Je peux faire ça.
La « révolution par la marche »
En plus, on n’arrête pas de trouver des bienfaits à la marche. La Presse en a fait tout un dossier récemment (1).
Si plus de gens marchaient plus, il y aurait moins de stress chronique, d’accidents cardiovasculaires, d’hypertension, de gaz à effet de serre.
« Les résultats indiquent que seulement 4000 pas par jour sont nécessaires pour réduire de manière significative le risque de mortalité (par une maladie cardiovasculaire) ».
Le dossier de La Presse nous sortait même des chiffres assez hallucinants : selon les données du dernier recensement, la moitié des Canadien(ne)s habitant à moins de 1 km du travail s’y rendent en voiture. Ce qui a fait dire à la directrice de Piétons Québec (2), Sandrine Cabana-Degani « Je pense que les gens n’ont plus de repères par rapport à la distance qu’ils sont capables de parcourir à pied. »
Un kilomètre, je vous le confirme, c’est peu. Quatre ou cinq coins de rue.
En résumé, on pourrait réduire de façon significative les risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire en marchant quatre ou cinq coins de rue.
Le gouvernement du Québec n’en ferait pas assez pour favoriser la marche. Devant tous les bienfaits qu’elle procure, et en considérant les milliards que distribue l’État pour maintenir bien vigoureuse notre inspirante culture du char, il me semble qu’investir un tantinet dans un moyen de transport actif, durable et doux pour les genoux, qui permet de réduire concrètement les files d’attente à l’urgence, ce serait… attendez, quel mot je cherche, ah oui : ce serait logique.
Mais bon, le gouvernement a plutôt décidé de mettre tout notre argent dans l’électrification des véhicules, qui n’est qu’une façon de faire semblant de parler de mobilité durable sans toucher à cette ?&&*$% de culture du char!
Bon, me revoilà à pomper contre le système. Je vais aller prendre une marche…
*
Allez, bon samedi!
*J’ai pris ça où
« Une révolution par la marche », un dossier de La Presse (25 février 2024)
Piétons Québec, l’organisation nationale de défense collective des droits des piétons
Grands marcheurs (1)
Je me suis trouvé quelques points en commun avec Victor Hugo après avoir lu une de ses biographies récemment. D’abord, Victor était aussi un grand marcheur. « Tout vient à l’homme qui marche », a-t-il écrit. C’est en marchant que ses histoires lui surgissaient, et les longues promenades du père Hugo étaient notoires. Tellement qu’à son retour à Paris après des années d’exil, malgré qu’il fût une immense vedette à l’époque, les Parisiens qui le voyaient marcher respectaient son rituel : le maître marche, son esprit est au travail, on lui fout la paix. Moi aussi, quand je marche, tout le monde me fout la paix. Un autre point en commun!
Victor Hugo, le forçat des lettres, par Agnès Sandras
Grands marcheurs (2)
Stephen King est un autre grand marcheur du monde des lettres. C’est d’ailleurs en marchant que la culture du char lui est littéralement rentrée dedans. En 1999, un automobiliste distrait par son chien a failli envoyer dans l’au-delà le maître de l’horreur et du suspense. Stephen s’en est miraculeusement sorti, puis il s’est empressé de racheter la minivan qui l’a embouti pour l’envoyer à la casse. Pour qu’aucun weirdo ne puisse faire du véhicule un macabre objet de collection, qui se serait forcément retrouvé des années plus tard dans un épisode d’Halloween de « Pawn Stars : prêteurs sur gages ».
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J'ai marché toute ma vie. Jamais conduit (davantage par incompétence crasse que par idéologie). Le paysage ne défile pas à la même vitesse, ce n'est plus exactement la même planète. Une myriade de détails apparaissent que le trajet en voiture feraient disparaitre en même temps que l'espace intérieur qui se crée pour les observer. Bravo pour l'article!
As-tu lu « De la marche », de Thoreau?
Marcher n’est pas seulement pensif, mais libérateur. J’adore.